Bonjour, je m’appelle Julien, j’ai 43 ans et je vais vous raconter une histoire de la médiathèque du bassin d’Aurillac. Je travaillais ici depuis quelques années et puis un samedi, j’étais à l’espace de prêt-retour des documents. Très sérieux, comme tout bon bibliothécaire, très peu sympathique, comme tout bon bibliothécaire.
Et puis un jour, ce matin-là, une dame et son mari se présentent à l’accueil en rendant des documents. Elle était manifestement très embêtée, elle m’a dit : écoutez je suis désolée, j’ai plusieurs jours de retard, je m’excuse vraiment, s’il y a quoi que ce soit à payer comme pénalité on les paye tout de suite. Et puis je crois que mon cerveau s’est arrêté à ce moment là et j’ai dit : mais madame vous inquiétez pas de toute façon ici on ne pratique pas les pénalités, on coupe juste des doigts. Et là la dame a levé une main sur laquelle il ne restait que deux doigts ! Elle m’a dit : ça va pas être simple !
Je pense que je suis devenu livide. J’ai arrêté de respirer et au bout de 10,15 secondes, elle a éclaté de rire et ça m’a permis de reprendre ma respiration. Je vous jure que c’est vrai et je vous jure que je ne dis plus jamais cette phrase.
