C’est la troisième fois que Peuple et Culture Cantal accueille Fatima Sissani, les deux fois précédente c’était en sa présence. Ancienne journaliste, autrice de nombreux reportages (Le Monde diplomatique, France Culture…) et réalisatrice de plusieurs documentaires, Fatima Sissani explore les thèmes de l’immigration, sous de nombreuses facettes. Née en Algérie, arrivée en France à l’âge de six ans, elle est personnellement et naturellement sensible à la question de l’identité immigrée… Elle l’aborde sous des angles variés, la langue maternelle dans un film autour de sa mère avec la langue de Zhara, le rôle de femmes dans la guerre d’Algérie au travers de trois portraits dans de Résistantes, l’histoire de jeunes issues de l’immigration dans Les Gracieuses. « Une belle carte postale… » est lui aussi imprégné de cette thématique, abordée comme dans ses œuvres précédentes, au travers de l’expérience, de la vie et du regard des femmes qu’elle nous donne à rencontrer.
Le film :
Au Plan d’Aou, au nord de Marseille, l’ancienne cité des années 1970, a été profondément remodelée dans le cadre d’une opération de rénovation urbaine. Tours et barres ont fait place à des maisons de ville et des immeubles de trois étages. La vue exceptionnelle sur la rade et l’Estaque est toujours là, une grande médiathèque a été construite, mais dans ce nouveau paysage, apparemment plus apaisé, les habitants, relogés, y trouvent-ils leurs marques ? Et aujourd’hui y sont-ils plus heureux ? C’est ce que choisit d’explorer Fatima Sissani, dans « Une belle carte postale ». Elle prend le temps de s’entretenir longuement avec des femmes de différentes générations, habitantes ou professionnelles de la reconstruction, qui toutes évoquent avec leur vécu les différentes étapes de la métamorphose des lieux : avant, après, mais aussi pendant, et notamment les réunions de concertation dans lesquelles certaines se sont beaucoup impliquées. Toutes ces femmes parlent de l’adaptation nécessaire à un nouveau cadre de vie mais aussi des difficultés à retisser les liens sociaux et de solidarité qui faisaient l’humanité de ces lieux. Les plus jeunes analysent avec humour l’évolution du regard des « autres » sur leur quartier devenu plus enviable, mais au sein duquel les problèmes économiques sont restés les mêmes.
A Montsalvy, Fatima Sissani, interviendra en visio, avant et après la projection.
C'est une belle carte postale... from primitivi on Vimeo.