Le réveil de luttes sociales, la contestation d’une politique désespérante, des formes de résistances qui s’inventent, la mémoire de grandes luttes porteuses d’espoir, la solidarité avec les migrants, perpétuellement humiliés, boucs émissaires d’une société frileuse ... on a envie de parler de tout ça et le cinéma documentaire est riche de ces thèmes ...
La date approche alors on vous en dit un peu plus sur le programme...
Ciné archives a édité, après restauration de documents d’époque, un coffret regroupant des films militants tournés entre 1935 et 1938 qui témoignent de cette effervescence politique et créative :
parmi eux nous avons choisi de diffuser à 19 h 30 le temps des Cerises - 75’ -un film de Jean Paul Le Chanois c’est une fiction, petite saga familiale commandée par le parti communiste français pour défendre l’idée d’une retraite pour les vieux travailleurs.(Pas sur la prog de la Loupiote, faut faire des choix ! Alors on raye tout ce qui concernait la première diffusion de cette soirée mais on ne l’efface pas, pour nos archives perso !)
Après la pause casse croûte en attendant l’obscurité, une programmation de films plus courts dont deux sont issus du coffret.
Mais pour se mettre en place... et faire un clin d’oeil à nos soirées documentaire sonore un document extrait d’une expérience de cinéma militant elle aussi , La charnière doc sonore de 13’ extrait de 1968 du livret du groupe Medvekine avec un texte de Pol Cèbe...Ce son là c’est le feu aux poudres. Juste un son mais un son juste...
et des images fortes, émouvantes, parfois désuètes :
Le défilé des 500 000 manifestants à la Porte de Vincennes le 14 juillet 1935. - 20’ -Face à la menace par la montée des ligues fascistes, les forces de gauche proclament leur union au cours d’un grand rassemblement . Première manifestation unitaire, cette journée clé préfigure le Front Populaire.
Grèves d’occupation - 13’ - Réalisation collective des Films Populaires : les grèves de Juin 1936 en région parisienne Renault à Billancourt aux studio Laboratoires de cinéma de Gennevilliers et Epinay... toute une documentation trés vivante sur le folklore des grèves... (Sans doute pas non plus sur la prog Loupiote ... On fait plus court qu’à Maurs).
Et enfin parce que ce que nous vivons en ce moment se racontera plus tard, en sons en images, qu’on n’a pas encore le recul ni la fin de l’histoire... l’envie de rendre un hommage aux oubliés, et aux victimes de ce monde devenu tellement fou, tellement égoïste un fil réalisé par Yolande moreau avec un texte de Laurent Gaudé que certains d’entre vous connaissent peut être mais qu’il est utile de revoir ensemble, Nulle part en France.« Vous a t-on dit que vous seriez des ombres, qu’il n’y aurait pour vous aucune terre… Vous a t-on dit que vous n’auriez plus de nom ? Nulle part ici, nulle part ailleurs… » Ces mots susurrés, presque chuchotés par la voix douce de Yolande Moreau sont de l’écrivain Laurent Gaudé. Ils résonnent dès l’ouverture de « Nulle part en France », ce documentaire de 30 minutes réalisé par l’ex-Deschiens pour la série « Réfugiés » d’Arte Reportage. Les « Nulle part en France » sont bien sûr les migrants de Calais et Grande Synthe que les deux auteurs du projet, qui y ont passé 10 jours, ont rencontré. D’abord réticente, la comédienne belge s’est laissée convaincre par le rédacteur en chef d’Arte reportage, s’engageant à fond dans cette démarche « pour qu’on arrête d’avoir peur de l’autre. »