Un jour, sur décision du préfet, le centre ferme. Ce qui arrive aux uns arrivera aux autres, c’est juste une question de temps. À tous "l’asile" est refusé. Certaines familles sont temporairement relogées dans des hôtels sociaux, d’autres se retrouvent à la rue. Déjà vingt familles vivent "à la gare".
Les devoirs faits, les enfants jouent jusqu’à la nuit, puis chacun regagne sa cachette car demain, il y a école. Personne n’envisage de rentrer, les raisons qui ont conduit au départ demeurent et ces enfants, si semblables aux autres, aux nôtres, parlent mieux le français que la langue de leurs parents.
***Une critique de Cineuropa :
En 2015, Manuela Frésil rencontre les familles qui vivent à la rue à Annecy. Elle filme une année durant la vie des enfants qui vivent là leur vie d’enfants tandis que les parents silencieux et inquiets tentent de préserver un semblant de vie de famille. [...]
Pour la première fois, Manuela Frésil réalise un film seule, avec une caméra, un micro et une voiture. Elle le réalise seule, c’est-à-dire sans équipe, mais en vérité seule elle ne l’est jamais. Elle est avec ces enfants, elle les regarde autant qu’ils la regardent, ils lui racontent leur quotidien, leur espoir, les peurs, ce qu’ils comprennent aussi de situations qu’ils ne comprennent pas. Ils jouent pour elle, ils jouent avec elle. La cinéaste ainsi est tirée à l’intérieur de son film, hors cadre mais dans un contre-champ omniprésent que l’on se figure aisément. En filmant ces enfants auxquels l’état français refuse l’asile, Manuela légitime leur présence autant à nos propres yeux qu’aux leurs, ils sont sur le devant de la scène. Face à la caméra, ils vivent, s’amusent, bavardent, ils existent aux yeux de tous, ils sont à leur place ici et maintenant.
Auteur-Réalisateur : Manuela Frésil
Image : Manuela Frésil
Son : Manuela Frésil
Montage : Marc Daquin
musique : Jean Sibelius
Producteur délégué - Distributeur : La Traverse