De
quoi ca cause ?Dans l’obscurité totale, deux cents musiciens jouent la neuvième symphonie de Beethoven – « L’Ode à la joie ». Une panne de courant intervient quelques mesures avant l’achèvement de la dernière phrase. Mais pour le seul orchestre symphonique du Congo ceci est le dernier de leurs soucis. Depuis son fondement il y a quinze ans, les musiciens de l’orchestre ont survécu deux coups d’état, plusieurs crises et une guère civile. Heureusement il y a la passion pour la musique et l’espoir d’un avenir meilleur. „Kinshasa Symphonie“ accompagne des hommes et des femmes qui dans l’une des métropoles les plus chaotiques au monde s’attèlent à l’un des systèmes les plus complexes de la vie commune : un orchestre symphonique. Ce film fait le portrait du Congo d’aujourd’hui, des habitants de Kinshasa et de l’amour pour la musique.
À l’occasion du jour de l’indépendance de la république démocratique du Congo, l’orchestre se prépare pour un grand concert en plein air. Plusieurs milliers de spectateurs sont attendus. Et seulement très peu de gens connaissent la musique classique. Au programme : La neuvième de Beethoven, Carmina Burana, des œuvres de Dvorak et de Verdi. Mais Armand Diangienda est bien conscient que quelques passages musicaux ne sont pas encore au point. Et de plus le choeur a ses difficultés avec la mélodie et la prononciation de la langue allemande. Mais le jour du concert approche à grands pas….
La réclame
L’orchestre
« L’Orchestre Symphonique Kimbanguiste » existe depuis quinze ans. Au début, quelques douzaines d’amateurs passionnés par la musique se partageaient les quelques instruments. Pour que ce soit le tour de chacun d’eux, les répétitions se faisaient en plusieurs équipes. Aujourd’hui, lors des concerts du « OSK », il y a deux cents musiciennes et musiciens sur scène.
La plupart d’entre eux continuent d’être des autodidactes et des amateurs. Même pour ceux qui ont la chance de disposer d’une formation professionnelle et d’avoir un travail à peu près régulier, la vie quotidienne dans la métropole Kinshasa aux huit millions d’habitants est un combat pour survivre. Pour bon nombre d’entre eux, la journée de travail commence à six heures du matin, souvent bien plus tôt pour ceux qui ne peuvent pas se payer le déplacement en taxi collectif et doivent faire le chemin de plusieurs kilomètres qui les conduit au travail à pied. Malgré tout, les répétitions ont lieu le soir jusque dans la nuit – et ceci, pratiquement chaque jour. Une discipline et un enthousiasme rend muet de stupéfaction.
Quelques-uns des artisans ont entre-temps toute une collection d’outils souvent inventés et construits par eux-mêmes, afin de faire avec des moyens insolites toute réparation imaginable d’un instrument. De plus, les membres de l’orchestre font eux-mêmes leurs costumes et les robes pour leurs entrées en scène, s’organisent pour se procurer les notes et font le nécessaire pour que les enfants soient nourris et surveillés durant les longues soirées de répétition.
Armand Diangienda est fondateur et chef d’orchestre du OSK. Il est le petit-fils de Simon Kimbangu, un martyre très honoré au Congo, qui a lutté contre les colonialistes belges et a fondé sa propre église : les Kimbanguistes. Armand joue lui-même du violoncelle et compose : « La musique m’aide à penser et à mieux planifier ma vie. Et même si les répétitions sont souvent laborieuses et les progrès pas reconnaissables immédiatement, le fait de faire de la musique en commun aide à surmonter de nombreuses choses. »
Kikiafékoi
Réalisation :Claus Wischmann, Martin Baer
Production : Sounding images