Une aventure qui m’est arrivée, c’est une aventure qui est une très longue aventure.

À 22 ans, je suis devenu schizophrène. Donc des voix, des visions, des délires qui se mettaient en place sur la réalité. Et ça a été très compliqué, très dur pendant très longtemps. J’ai été clochard, mais maintenant, je fais autre chose, je suis écrivain.
Et cette aventure continue parce que j’ai tout le temps des voix, des visions, bien qu’elles soient beaucoup moins agressives, beaucoup plus gentilles aussi.
Je suis moins surpris, j’ai des défenses avec les médicaments en particulier, mais aussi des défenses personnelles. Et je m’en sers. Et voilà, c’est pas trop mal. Je pense que c’est...
Le rôle de l’écriture, on peut dire que c’est une catharsis, mais je ne l’ai pas fait pour ça. Je l’ai fait, j’ai commencé, enfin j’écrivais avant, mais à partir du moment où j’ai voulu être publié, le premier bouquin que j’ai publié, c’était parce que je voulais mettre ma maladie en dehors de moi pour qu’elle soit moins... pour que je la... pour qu’elle m’agresse moins en fait et qu’elle soit reconnue, que les gens puissent la reconnaître en tant que... la mettre en dehors de moi même si elle me fait partie de moi aussi. En fait j’en ai fait une force en fait, ce handicap, cette maladie, j’en ai fait une force, j’en fais toujours une force, je m’en sers en fait. En fait je suis parti de la réflexion que je suis, on m’a dit je suis schizophrène, c’est un verdict médical, je suis schizophrène, ok, bon mais c’est à moi ça, c’est un état qui, c’est mon état, c’est à moi. Puisque c’est à moi, c’est que j’ai reçu ça, c’est un don de qui, de quoi, je ne sais pas, mais c’est quelque chose que j’ai, et puisque je l’ai, je dois en faire quelque chose. Je vais en faire une force et j’ai écrit. J’ai fait de la sculpture
aussi, beaucoup de sculptures sur bois, j’ai fait de la photo aussi, beaucoup de sculptures sur bois. J’ai fait de la photo aussi. J’ai fait pas mal, beaucoup de choses artistiques.