Et alors comment est-ce que nous avons réussi à acheter notre terrain, mon homme et moi, pour construire notre maison ?
On était arrivés dans le Cantal quelques mois avant, on vivait à Aurillac à l’époque, on cherchait, et finalement on a trouvé des terrains, un terrain qui serait disponible.
La mairie nous l’avait indiqué. Donc, on va voir la famille en question, en lui expliquant notre petite affaire. C’était une mère qui vivait avec ses deux fils.
Elle garde un peu en dessous, comme ça, oui. Et nous dit : mais je ne sais pas, on va réfléchir. On repasse la semaine suivante. Alors, il faut dire qu’à l’époque, nous on est d’anciens soixante-huitards et donc quand on est arrivé dans le Cantal, c’était militance tous azimuts, y compris d’ailleurs l’Institut d’études occitanes, le comité Larzac, etc. Et donc on parlait parfois de nous dans la presse et la fois suivante, quand on arrive chez les personnes qui nous ont vendu ce terrain, la mère qui avait toujours l’air un peu buté me regarde et me dit « Je vous ai vu, vous, dans le journal ? »
« Ah oui ?" ; Mais je me suis dit : est-ce que c’est le comité Larzac, est-ce que c’est la CFDT, est-ce que c’est… ». Et elle me dit « Vous vous occupez du patois, vous ? »
Je dis : Ah oui, c’est l’Institut d’études occitanes.
Ah, c’est bien ça.
Et ils nous ont vendu le terrain.

Catherine, 79 ans Tessières
Comme quoi, le militantisme mène à tout... (Du coup, on aurait raison de se révolter ?)
Le Larzac, le patois et leur rôle dans l’immobilier local...