Une récite comme à l’école
LES ÉCOLIERS
Sur la route couleur de sable,
En capuchon noir et pointu,
Le ’moyen’, le ’bon’, le ’passable’
Vont à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.
Ils ont dans leurs plumiers des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d’autres petits hommes.
Ils ont la ruse et la paresse
Mais l’innocence et la fraîcheur
Près d’eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur,
Et des vraies fleurs pour leur maîtresse.
Puis les voilà tous à s’asseoir.
Dans l’école crépie de lune
On les enferme jusqu’au soir,
Jusqu’à ce qu’il leur pousse plume
Pour s’envoler. Après, bonsoir !
Maurice FOMBEURE
De quoi ça cause ?
La réalisatrice Béatrice Ly Cuong a suivi Agathe et Jeanne, des jumelles atteintes d’une infirmité motrice cérébrale, durant toute une année scolaire. Avec pudeur, elle accompagne le téléspectateur dans leur bataille quotidienne contre le handicap.
Sur la route couleur sableAgathe et Jeanne, deux soeurs jumelles âgées de 13 ans et atteintes d’une infirmité motrice cérébrale, se battent pour acquérir les bases de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Nées prématurément, elles souffrent d’un retard moteur et mental. Comment vivre et étudier lorsqu’on a 13 ans et que son cerveau ne répond pas aussi vite qu’on le voudrait ? Ne pouvant suivre le cursus scolaire normal, elles disposent d’un programme particulier.
Tous les matins, dans une pièce aménagée chez elles en salle de classe, les jeunes filles suivent les leçons de Yayanne, une enseignante de l’association "Votre école chez vous" - destinée aux enfants privés de cours par la maladie ou le handicap.
L’après-midi, grâce à une dérogation, elles retrouvent leurs camarades en classe de CM2. Rien n’est spontané. Le moindre geste est fastidieux. Tenir une règle, découper, colorier se révèle une épreuve.
Sur la route couleur sableYayanne est réaliste. Elle sait que ses deux petites protégées n’auront jamais le niveau scolaire requis, mais pas question de baisser les bras. Agathe et Jeanne doivent également apprendre à être autonomes. Alors Yayanne les contraint à se frotter au quotidien : demander un ticket au guichet, compter la monnaie, monter dans le wagon du RER… ces actes anodins prennent une tout autre ampleur lorsqu’on s’appelle Agathe ou Jeanne.
Par moments, le découragement gagne les adolescentes. Un échec lors d’un exercice de maths, et les larmes montent. "Moi j’ai envie de faire tout… J’ai envie d’être une travailleuse et j’y arrive pas", s’écrie Agathe. "Pourquoi Dieu m’a choisie comme ça ?" s’insurge à son tour Jeanne.
Aujourd’hui, après une tentative infructueuse dans une classe spécialisée, les jumelles ne reçoivent plus que l’enseignement de l’association "Votre école chez vous"…
Isabelle Gollentz sur France5.fr
La bobine
Kikiafékoi
Réalisateur : Béatrice Ly Cuong
Auteur : Béatrice Ly Cuong
Musique originale : Serge Renard
Images : Béatrice Ly Cuong
Son : Ernesto Giolitti
Montage : Marie-France Poulizac
Producteurs : Les Films d’Ici et L’Oeil du Prince
Partenaires : Région Midi Pyrénées
Diffuseurs : Rosny TV, TV5