Le Film :
À l’automne 2001, Ramzan, chorégraphe, sa femme Ayza et leurs enfants, tous danseurs, rentrent dans leur appartement détruit de Grozny, après deux ans passés parmi les réfugiés tchétchènes en Ingouchie. Ramzan veut remonter la troupe d’enfants danseurs, Daymokhk, qu’il avait fondée avant la guerre. Les difficultés sont nombreuses : il réussit à recomposer la troupe, mais partiellement ; les répétitions se font dans une salle en ruines. Six mois plus tard, la troupe se produit sur une scène prestigieuse à Paris, où elle triomphe. C’est le regard si lucide de ces enfants sur la guerre et la violence qui nous prend à la gorge. Nous découvrons aussi l’histoire de leur peuple et la place de la danse dans la culture tchétchène, l’extrème rigueur et la force des répétitions dans des conditions extrêmement difficiles. Puis le voyage : mission sacrée pour ces enfants qui se savent et se disent ambassadeurs d’une culture bombardée.
Mylène Sauloy nous offre là une belle leçon de dignité et de résistance.
La troupe :
"Trente mômes, garçons et filles, de neuf à seize ans ; quatre musiciens, un chorégraphe et sa femme : c’est la troupe de danse de Grozny, Daymokh, que des chroniqueurs européens ont baptisée « les danseurs des ruines ». Car ces enfants - qui alternent des danses gracieuses et légères, effleurant à peine le plancher, et des pièces très acrobatiques interprétées à une vitesse endiablée - vivent toujours pour la plupart dans les décombres de la capitale tchétchène.
Le danseur et chorégraphe Ramzan Akhmadov avait formé Daymokh début 99, quelques mois avant le début de la guerre. Depuis, dénué de moyens et de lieu de répétition pour la troupe, il parvient à monter des spectacles lorsque des amis l’invitent à l’étranger et le soutiennent."
La réalisatrice :
Mylène Sauloy a grandi à Marrakech. Après quelques années en France, elle part pour l’Amérique latine où elle vivra près de vingt ans. Elle y termine ses études d’architecture, obtient un doctorat en sociologie, travaille à différents livres, réalise une série de films sur la résistance et des documentaires sur la relation entre la musique et la société, et sur l’indianité… De retour en France, elle s’intéresse dans ses films aux liens entre art et résistance, culture de résistance. Elle s’engage pour la Tchétchénie et crée une association de solidarité culturelle, Marcho Doryila, qui organise les tournées européennes d’une troupe d’enfants danseurs de Grozny : le film Danse avec les ruines relate cette épopée. L’association invite d’autres artistes tchétchènes à se produire et offre ainsi une scène à une culture bombardée. En 2007, elle monte Babel Caucase, caravane d’artistes pour le Caucase, dans l’espoir de rejoindre Grozny. Elle travaille toujours à des films sur le thème « culture et résistance ». Au nom des mères, des fils et du rock’n roll (2006) et Babel Caucase toujours ! (2008) sont les plus récents.