Ce long métrage documentaire raconte comment deux hommes, l’un paysan dans le désert marocain, et l’autre, immigré depuis 30 ans en banlieue parisienne, vont se battre ensemble et séparément pour que leur rêve commun se réalise : faire sortir du désert une pépinière.
Au-delà de la performance horticole : faire pousser des arbres malgré les tempêtes de sable l’été et le gel l’hiver, au-delà de la performance matérielle : déployer des trésors d’ingéniosité pour bricoler des machines plutôt que de compter sur l’argent qu’ils n’ont pas pour les acheter, leur plus grande fierté serait à terme de donner du travail aux fils des fellahs de cette région déshéritée et de les empêcher ainsi de partir au péril de leurs vies vers les mirages de la riche Europe.
L’histoire se déroule au Sud-Est du Maroc, à quelques kilomètres de la frontière algérienne, dans le désert du Mengoub dont on a parlé il y a environ 2 ans dans la presse parce qu’on y avait abandonné des africains qui tentaient de franchir clandestinement les barbelés des enclaves espagnoles pour rejoindre l’Europe.
Avec leur pépinière, la contribution de ces deux hommes à l’arrêt de l’immigration est aussi minuscule qu’un grain de sable dans l’immense désert marocain mais c’est bien en cela que réside aussi la grandeur et la folie de leur projet qui ne tient qu’à leur seule volonté.
A travers les tribulations de l’un entre la France et le Maroc et les péripéties que connaît l’autre sur place, le documentaire suit ces Don Quichotte des temps modernes qui n’ont pour lutter contre un problème d’économie mondiale que leur amour du travail de la terre, leur foi en l’homme, et en Dieu pour l’un d’entre eux, leur amitié profonde et leur optimisme chevillé au corps.
Ils se nomment tous deux Mostafa et pour les distinguer, on les a surnommé Mostafa « le vieux » et Mostafa « le Jeune » même si le premier n’a qu’une cinquantaine d’années et le second déjà 35 ans.
Ce film, à travers l’histoire du pari fou d’un immigré de banlieue et d’un paysan du désert, raconte une tentative individuelle de créer une alternative à l’immigration de plus en plus hasardeuse vers les pays riches, à fortiori depuis qu’ils sont en crise. « On va enraciner les jeunes en leur faisant aimer la terre » dit Mostafa le jeune. Gédéon programmes
Le réalisateur
Après l’École Louis Lumière, Laurent Chevallier devient assistant caméra notamment pour René Allio ("Retour à Marseille", 1980) et Jean-Jacques Beinex ("Diva", 1981). Il est ensuite cadreur puis, à partir de 1986, directeur de la photographie sur des films tels que "La Vengeance du serpent à plumes" (Gérard Oury, 1984) et "Les Spécialistes" (Patrice Leconte, 1985). Passionné de montagne, il fait de la traversée de l’Antarctique par Jean-Louis Etienne le sujet de son premier long métrage documentaire, "Au sud du sud" (1990). Il réalise ensuite aussi bien des documentaires ("Djembefola", 1991 ; "Circus Baobab", 2000 ; "Momo le doyen", 2007 ; "Expérience africaine", 2009) que des longs métrages de fiction ("L’Enfant noir", 1995 et "Ma vie sans Brahim", 2003).
Production, distribution
Production : Gedeon Programmes et Arte France Cinéma